Histoire et leçons à tirer
Histoire
Fondée en 2019, par l’entrepreneur ghanéen Prince Boakye Boampong, « Dash construit un réseau de paiement alternatif accessible, moderne et unifié pour les consommateurs africains. Les utilisateurs de Dash peuvent envoyer, dépenser et recevoir de l'argent (quelle que soit la devise), payer des biens et des services (en ligne ou hors ligne), épargner et investir, le tout depuis une seule application. ». Sa vision est : « sa vision : résoudre les paiements transfrontaliers pour les Africains en connectant les portefeuilles d'argent mobile. ».
Dash a organisé une levée de fonds, qui lui a permis au total d’avoir une somme estimée à 86,1 millions de dollars, entre 2019 et 2023. L’objectif est de financer sa croissance. Il faut noter que l’entreprise a réalisé une levée de fonds estimée à 32,8 millions de dollars en 2021, lors d’un tour de table. C’est le deuxième tour de table d'amorçage le plus important jamais réalisé par une startup africaine. Plusieurs investisseurs ont manifesté un intérêt pour la mission de l'entreprise, notamment : Insight Partners, Global Founders Capital, 4DX Ventures et ASK Capital.
Forbes rapporte que : « La société a annoncé une augmentation du nombre d’utilisateurs de l’entreprise de 200 000 à 1 million d’utilisateurs et une expansion de ses transactions de 250 millions de dollars à 1 milliard de dollars (231 millions d’euros à 924 millions d’euros) en un an d’existence. ». Le site Panfinance rapporte que c’est en 2021, que l’entreprise aurait réalisé cette soi-disant croissance.
En mars 2022, Dash fait face à des défis réglementaires. Les activités de l’entreprise Dash ont été mises en suspension par une directive émise par la Banque Centrale du Ghana, pour non-conformité avec la réglementation locale. Par ailleurs, un audit interne a remis certains éléments en question à savoir : le nombre d’utilisateurs, la valeur des transactions et l’intégrité du fondateur. Des enquêtes ont révélé un déficit financier d’au moins 25 millions de dollars sur les comptes de la fintech Dash. Le site Panfinance fait état de coûts opérationnels élevés auxquels Dash aurait été confronté. Dash gérait des opérations dans cinq pays. Le site Panfinance rapporte que sans source de revenus, la pression financière était devenue insoutenable pour la structure Dash.
Son fondateur Prince Boakye Boampong, a été mis à l’écart par le conseil d’administration. Il a été suspendu de sa fonction de Président Directeur Général en 2023, puis a été licencié. Il a été aussi accusé de manipulation des chiffres de l’entreprise, en les gonflant et de détournement de fonds à hauteur de quelque 8 millions de dollars, à des fins personnelles, pour l'achat de biens immobiliers et de voitures de luxe. Prince Boakye Boampong n’a pas répondu publiquement à ces accusations. Le site Panfinance révèle qu’il a été remplacé par Kenneth Kinshua, au poste de Président Directeur Général.
Dans ce décor et malgré la levée de fonds, Dash a décidé de mettre fin à ses activités. Cette décision a été entérinée, après une rencontre faite en ligne, le mardi 3 octobre 2023.
Leçons à tirer
L’histoire de l’entreprise Dash nous montre que la levée de fonds ne garantit pas la réussite ou le succès d’une entreprise. Tout n’est pas question d’argent. D’autres facteurs non monétaires peuvent intervenir et jouer un rôle important dans la survie de l’entreprise, tels que : la viabilité du produit, le choix du modèle économique pour soutenir la croissance de l’entreprise, la perception de l’entreprise, et la fiabilité de l’entrepreneur. En effet, la crédibilité de l’entrepreneur lorsqu’elle est remise en cause, peut mettre à mal la survie de l’entreprise, parce que les investisseurs n’ont plus confiance en l’entrepreneur. Même les entreprises les plus prometteuses, avec un financement important peuvent subir des préjudices en raison d'un manque de transparence financière. La transparence est essentielle pour instaurer la confiance avec les investisseurs. Établir les bases d’une gouvernance solide pour la survie de l’entreprise est indispensable.
Un autre élément à retenir est aussi le fait que la non-conformité aux réglementations locales peut mettre à mal la survie d’une entreprise. L’entreprise Dash en a fait les frais. En effet, la mise en conformité avec la réglementation et les lois applicables est effectivement importante pour la stabilité et la pérennité d'une entreprise de fintech. La conformité réglementaire, ou "compliance", consiste pour une structure au respect de toutes les lois, réglementations, normes et autres règles applicables à son activité. Ces dernières peuvent être d'origine nationale, internationale ou sectorielle. Il s'agit d'un processus continu qui vise pour la structure à éviter les sanctions et les litiges ; Ce processus vise aussi à préserver la réputation de l'entreprise.
Lorsque les ressources financières s’amenuisent, cette situation peut entacher la survie de l’entreprise, face aux charges à couvrir. Il est important de faire preuve d’adaptabilité, comprendre la situation et y remédier, pour parvenir à la stabilité de la structure.
Sources
https://panfinance.net/ghanas-dash-ceases-operation/
https://africa.com/ghanaian-fintech-dashs-tumultuous-run-ends/
https://afriqueitnews.com/finance/fintech-ghaneenne-dash-ferme-65-millions-dollars-financement/
