Histoire et leçons à tirer
Histoire
Komé Cessé est né en 1968 à Koira au Mali. Cessé Komé arrête les études en classe de 8ème année, ce qui correspond à la classe de 5ème , dans le programme français.
En 1984, il quitte son village natal pour se rendre à Bamako. Il y travaille en tant qu’aide-maçon pendant un mois. Il était payé à 500 F CFA par jour. Il a pu obtenir une somme de 15 000 F CFA. Avec cette somme, Komé Cessé vient en Côte d’Ivoire. Il atterrit avec 5000 FCFA comme restant de son économie. Arrivé à Abidjan, il utilise ce restant d’économie pour exercer en tant que cireur de chaussures, dans les rues d’Abidjan. Il travaillera dans ce métier pendant deux ans, gagnant la somme de 1000 à 1500 F CFA par jour. À 17-18 ans, il a travaillé en tant que vendeur de livres d’occasion et de parapluies dans les rue. Par la suite, il se lance dans le domaine du textile entre le Libéria et la Côte d’ivoire. En 1993, un incendie se produit dans le marché d’Adjamé. Il déclare : « …toute mon économie est partie, il ne me restait que 350000 FCFA. L’argent que les gens ont gardé avec moi est parti en feu, car les billets sont brûlés en partie. Heureusement, la BCEAO que je suis parti voir a échangé ces billets ». Il faut noter que Komé Cessé a gravi les échelons dans le domaine. Il est devenu semi-grossiste, grossiste puis a commencé ses premières opérations commerciales en Chine. Le même code d’honneur ancestral ouest-africain prévaut dans le commerce : « la parole vaut contrat ». D’après le site Financial Afrik, « Komé Cessé apprit que le carburant des affaires c’était la confiance qui ne s’obtient que dans le respect de la parole donnée et des échéances. ». Les fournisseurs chinois remarquaient le sérieux de Komé Cessé. Pour cela, ils lui accordent des livraisons payables sur 90 jours puis une année.
Après l’incendie, Komé Cessé a été secouru par son fournisseur, quand tout son stock a brûlé. Le site Jeuneafrique rapporte les propos de Komé Cessé: « Puis j’ai pris sa suite dans toute la région lorsque sa famille a décidé de partir en Asie. ». Komé Cessé a par la suite, évolué dans la contrefaçon de T-shirt Lacoste. La vente de ces T-shirt se fera à Abidjan. D’après le site Icimali, il sera traqué par l’entreprise mère de Lacoste.
Du commerce du textile, il entre dans le domaine de l’hôtellerie.
Le président du Mali à l’époque, Alpha Oumar Konaré, se rend en Côte d’Ivoire. L’objectif de ce voyage est de lancer un appel à la diaspora, pour investir au pays dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations, qui se tient au Mali, en 2002. Komé Cessé répond à cet appel, en créant Résidence Komé, un établissement de 50 chambres, à Bamako. La résidence est gérée de manière informelle et elle est endettée. Il va s’ensuivre des discussions avec le groupe sud-africain Protea, puis avec l’américain Radisson. C’est ce dernier qui va obtenir un contrat d’assistance technique pour Komé Cessé. Afreximbank, un partenaire financier régulier de Komé Cessé, va aussi lui venir en aide. Avec ces aides, la Résidence Komé sera rénovée et agrandie, puis deviendra Radisson Blu Bamako, avec 190 chambres désormais. Radisson Blu Bamako emploie environ 250 personnes.
Il faut noter que le 20 novembre 2015, il y a eu un attentat au Radisson Blu de Bamako, dont au moins 22 victimes seraient à déplorer. Le 13 mars 2016, il y a eu aussi un attentat à Grand-Bassam.
Malgré ce contexte peu favorable, Komé Cessé continue d’investir. Il crée Radisson Blu Abidjan en 2016. Radisson Blu d’Abidjan a ouvert ses portes le 17 mars 2016. Le site Jeuneafrique rapporte que : « Cessé Komé, le propriétaire, a investi 55 milliards de F CFA (environ 84 millions d’euros), financés à moitié en fonds propres et pour le reste par de la dette apportée notamment par Afreximbank et BGFI Bank Côte d’Ivoire. ».
Radisson Blu Abidjan possède 261 chambres et emploie 200 personnes. Komé Cessé a aussi créé Radisson Collection de Bamako (ex-Sheraton), avec plus de 200 chambres.
Aujourd’hui, Komé Cessé est milliardaire.
Aujourd’hui, il est propriétaire d’une holding Koira de plusieurs hôtels de luxe : Radisson Blu à Bamako (2002) et à Abidjan (2016).
Leçons à tirer
Ce n’est pas l’école seule qui garantit la réussite d’un individu dans la société. Des parcours comme celui de Komé Cessé qui ont arrêté l’école, qui ont fait des petits métier avant d’arriver à l’échelle de la grandeur dans le domaine financier, il en existe, entre autres, nous pouvons citer : Thomas Alva Edison, Aliko Dangoté, Baba Danpullo et Cosmas Maduka pour ne citer que ceux-là. Les individus peuvent aussi réussir dans le domaine informel et la voie de l’entreprenariat.
Parlons-en, les petits métiers. Le parcours de Komé Cessé nous montre qu’il n’est pas arrivé à l’échelle de la grandeur en même temps. Il a commencé par le bas de l’échelle (aide-maçon, cireur de chaussures), puis a gravi les échelons pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : milliardaire, homme au parcours inspirant, honoré, et reconnu dans la société comme un modèle de réussite.
Cette expérience des petits métiers de Komé Cessé sous-entend aussi l’application de d’une qualité, la persévérance. Komé Cessé n’est pas devenu milliardaire en même temps. Il a bâti sa réussite.
Il y’a aussi la qualité de la résilience qui ressort de l’histoire de Komé Cessé. Il a connu des chocs, des périodes difficiles, des contextes difficiles entre autres : l’incendie au marché d’Adjamé qui a emporté toute son économie, l’attentat au Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015, et l’attentat à Grand-Bassam le 13 mars 2016. Mais, il a résisté aux chocs, osé entreprendre, jusqu’à devenir ce qu’il est aujourd’hui, milliardaire, homme au parcours inspirant.
Komé Cessé ne s’est pas fait seul. Après l’incendie, il a été aidé par son fournisseur, quand son stock a brûlé. Il a eu un contrat d’assistance technique obtenu par l’américain Radisson et une assistance de son partenaire financier Afreximbank. Ce sont ces associations qui vont transformer l’expérience Résidence Komé en Radisson Blu Bamako.
Pour terminer, voici quelques propos de Komé Cessé à la jeunesse malienne, qui sont les suivants:
"On peut devenir capitaine d’industrie à partir de rien"
« Ce que j’ai à dire aux jeunes maliens, c’est qu’il n’y pas de sot métier. Vous pouvez aller à l’école, finir les études, mais si l’Etat n’a pas pu vous employer, vous pouvez trouver, vous-mêmes, votre propre travail en créant vos business, par exemple l’agro industriel. Mais, quand les gens font de grandes écoles, si tu leur dis d’aller faire plantation, quelque part, ils vont dire non, je ne vais pas le faire parce que j’ai fait des études. Il n’y a pas de sot métier !»
« Le business n’est pas facile. Quand quelqu’un vous dit que dans le business, on peut avoir de l’argent ‘’facilement’’, ce n’est pas vrai. Il faut se battre et je me suis battu. Vous pouvez commencer à partir de zéro, petit à petit, vous vous relevez pour avoir un fonds de commerce et aller où vous voulez. Il suffit, d’abord, d’avoir de la volonté, de persévérance et oser c’est tout. Voilà ce que j’ai à dire à la jeunesse malienne ».
Dans un entretien avec Financial Afrik, Komé Cessé déclare : "Je suis Soninké. Chez nous, il y a des valeurs fondamentales comme le respect de la parole donnée, mais également le sens de l'épargne. En somme, je crois que ma recette a été de ne jamais oublier d'où je viens".
Sources
https://www.maliweb.net/people/portrait/portait-cesse-kome-3022763.html
https://www.footballdatabase.eu/fr/competition/general/6838-can/2002
https://www.jeuneafrique.com/mag/313516/economie-entreprises/cesse-kome-fortune-hotels/
https://www.jeuneafrique.com/280186/politique/mali-fusillade-cours-a-bamako/
https://web.facebook.com/jaimemaCIV/posts/pfbid0F28F8FTjsmN6CpxfNkUnA5wrTeMBpRVhE2osSamAft9Jm1bcvecdcC5k1a24SHxLl/