Histoire et leçons à tirer
Histoire
Ludovic Bostral (CTO) et Tonjé Bakang (CEO) ont fondé la société Afrostream en 2013.
Voulant mettre en avant la culture africaine afin de mieux la connaître, la plate-forme digitale Afro-stream se donne comme objectif la promotion des films, des séries africaines, afro-caribéennes et afro-américaines.
Le site Le Monde rapporte que deux ans après son lancement, Afro-stream « diffusait via un partenariat avec Orange dans 24 pays africains ainsi qu’en France, en Belgique, en Suisse, au Royaume-Uni et au Luxembourg. ».
TF1 (MYTF1VOD, la plate-forme de vidéo à la demande) signe un accord avec Afrostream pour diffuser sur sa plate-forme de VOD une sélection de films africains, afro-américains et afro-caribéens à travers le monde.
De juin à septembre 2015, il travaille en tant qu’entrepreneur en résidence à Y combinator. C’est suite à cette incubation au sein de Y combinator , qu’ Afrostream a pu effectuer une collecte de fonds de 4 millions de dollars auprès d'investisseurs. Afrostream avait besoin idéalement de 10 millions de dollars au total pour son fonctionnement.
Le 27 octobre 2015, Afrostream a signé un partenariat avec Sony Pictures Televison pour la distribution de ses films et séries.
En avril 2016, c’est-à-dire 8 mois après son lancement, Afrostream avait franchi la barre des 10000 abonnés.
En décembre 2016, Ludovic Brostal, l’associé de Tonjé Bakang déclare : « Il y a un gros problème de connectivité sur tout le continent. Il y est par exemple très difficile de creuser des tranchées pour mettre des câbles [de fibre optique]. En revanche, les accès mobiles 3G et 4G augmentent beaucoup et il y a une croissance de plus de 10 % tous les ans du taux d’équipement en smartphones. ».
La startup nantaise avait des projets. En effet, selon le site Le Monde, elle souhaitait avoir « 50 000 abonnés (à 6,99 euros par mois) pour la fin de l’année 2016 et 1 million d’euros de chiffres d’affaires. ».
Le 17 mars 2017, un de leurs investisseurs se retire du projet.
Le 15 septembre 2017, via son compte Twitter, Afrostream annonce la suspension de son service et le non-renouvellement des abonnements en cours à leur expiration. La raison serait d’ordre financier. En effet, Afrostream n’a pas pu réunir les investissements financiers nécessaires pour continuer son fonctionnement. Par ailleurs, son principal investisseur s’est retiré du projet, alors qu’une seconde levée de fonds devait être effectuée. Le site CamerounWeb révèle que « L’entreprise accuse aussi le coût de l’addiction aux contenus piratés, qui imposent une concurrence déloyale aux services de vidéo payante. ». La conséquence directe est que l’entreprise n’a pas pu avoir de retour sur investissements.
Un acheteur potentiel a été contacté par l'un des investisseurs d'Afrostream « pour acquérir le service de streaming en faillite pour deux raisons principales : le fondateur le gérait mal et le gouvernement français avait donné 4 mois à Afrostream pour trouver un acquéreur ou pour mettre la société en faillite involontaire. ».
D’après le site CamerounWeb, Tonjé Bakang déclare avoir voulu hisser l’entreprise à un niveau plus élevé, « …mais, ça ne marche pas toujours comme prévu. Donc, j’accuse le coup, je marque une pause…Pour mieux redémarrer ! ».
Malgré cette situation, l’entrepreneur Tonjé Bakang compte nourrir la passion pour l’entreprenariat et l’innovation chez des centaines de porteurs de projet.
Leçons à tirer
Tonjé Bakang déclare dans une vidéo postée par Afroéconomicide sur YouTube : « La fin d'un projet n'est pas l'échec d'un entrepreneur. Je me sens pas du tout comme un entrepreneur en échec. Bien au contraire, je pense que c'est intéressant de voir où est-ce qu'on met le curseur en termes de succès et inscrire son projet sur le parcours d'une vie. Donc, donc, c'est tout au long de mon parcours qu'on, qu'on pourra juger si je suis un, un entrepreneur à succès ou non. Même si la fin d'Afrostream est loin d'être ce que j'aurais espéré pour le projet, je pense pas qu'il soit juste de le mettre dans la catégorie des échecs. » ( à partir d’1 min 19 s). Cette déclaration met en lumière l'idée que la fin d'un projet, qu'elle soit volontaire ou subie, ne constitue pas nécessairement un échec personnel pour l'entrepreneur. Ce dernier peut toujours rebondir, que ce soit en relançant le même projet ou en en créant un nouveau, à condition de savoir tirer les leçons de l’expérience, de s’adapter et de poursuivre sa progression.
L’aspect financier représente un facteur clé de réussite. Lorsque l’entreprise traverse des difficultés financières, qu’elle manque de ressources et ne parvient plus à faire face à ses charges, sa survie peut être compromise, même si elle parvient à signer des accords importants. Tonjé Bakang affirme que rencontrer des investisseurs ne signifie pas automatiquement obtenir des financements. Nous pouvons retenir que l’absence d’un modèle économique viable peut compromettre la pérennité d’une entreprise. Les entreprises doivent s’efforcer d'apprendre à se développer naturellement par elles-mêmes sans avoir besoin de financement extérieur.
Les mots de Tonjé Bakang concernant l’entrepreneuriat sont les suivants : « …c’était dur et c'est dur encore. ». L’entreprenariat n’est pas une chose facile. Il faut aller à la rencontre des partenaires, les persuader, les convaincre de l’importance de réaliser votre projet. Aussi, faut-il qu’ils adhèrent à votre projet. Il y a aussi les défis financiers auxquels devra faire face l’entreprise.
Tonjé Bakang a dû apprendre l’anglais pour entrer en contact avec des entrepreneurs anglophones et s’ouvrir à un nouveau marché. Son expérience montre que lorsqu’un entrepreneur souhaite élargir ses opportunités et attirer davantage d’investisseurs, il doit sortir de sa zone de confort et faire l’effort d’aller vers d’autres personnes, qui ne partagent pas nécessairement sa langue. Dans la vidéo postée sur YouTube par Afroéconomicide, Tonjé Bakang encourage à parler l’anglais, afin d’avoir accès « au monde entier », ce qu’il a pratiqué lui-même afin de ne pas se limiter seulement aux opportunités, que lui offrait la France.
Sources
Image de https://www.okayafrica.com/tag/afrostream
https://www.africine.org/structure/afrostream/12819
https://www.linkedin.com/company/afrostream/
https://www.linkedin.com/in/tonjebakangtonje/?locale=fr_FR
https://www.youtube.com/watch?v=5nGYG2BiNhE&ab_channel=AFROSTREAM
https://www.jeuneafrique.com/475575/economie-entreprises/afrostream-confessions-dun-startuper/

