Histoire
Les fondateurs Matt Barnard et Nate Storey voulaient transformer l’agriculture mondiale en s’affranchissant des contraintes naturelles : plus besoin de soleil, de sol ou de climat.
Leur modèle reposait sur des tours verticales de plusieurs mètres où les plantes poussaient sur des étagères automatisées, alimentées par des capteurs et des solutions nutritives.
L’idée séduit les investisseurs de la Silicon Valley.
En 2017, Plenty réalise une levée de fonds record de 200 millions $, menée par SoftBank Vision Fund, Bezos Expeditions et Innovation Endeavors (le fonds d’Eric Schmidt, ex-CEO de Google).
Leur promesse : produire 350 fois plus de nourriture par mètre carré qu’une ferme traditionnelle, tout en économisant 95 % d’eau.
Les premières fermes sont installées à South San Francisco et à Compton (Los Angeles), avec pour ambition d’alimenter les grandes chaînes de distribution comme Whole Foods et Albertsons.
Mais rapidement, les défis économiques rattrapent l’innovation :
Le coût de l’électricité pour les LED est astronomique.
Les systèmes d’irrigation et de contrôle automatisé nécessitent une maintenance constante.
Et les prix de vente des produits ne couvrent pas les coûts de production.
Chaque laitue produite coûtait près de 4 fois plus qu’une laitue cultivée traditionnellement.
En parallèle, la pandémie de 2020 et l’inflation énergétique de 2023 aggravent la situation : Plenty dépense plus qu’elle ne vend.
Malgré plusieurs tentatives de restructuration et un nouveau plan de financement en 2022, l’entreprise n’a jamais atteint la rentabilité.
En 2025, face à un déficit supérieur à 300 millions de dollars, les investisseurs se retirent.
Les fermes sont fermées, les actifs technologiques partiellement vendus, et le rêve d’une agriculture verticale mondiale prend fin.
Leçons à tirer
Plenty Unlimited incarne un paradoxe fréquent dans l’innovation : l’idée est brillante, mais l’économie ne suit pas.
Les fondateurs ont confondu faisabilité technologique et viabilité financière, croyant qu’une technologie propre pouvait se substituer à la logique économique du marché alimentaire.
L’échec de Plenty rappelle qu’en matière d’innovation durable, la rentabilité est aussi importante que la durabilité.
Il met aussi en lumière le risque du “techno-solutionnisme” : croire que la technologie seule peut sauver la planète, sans penser à son coût social, énergétique et logistique.
Auteur et organisation
Fondateurs : Matt Barnard & Nate Storey
Investisseurs : Jeff Bezos (Bezos Expeditions), SoftBank Vision Fund, Innovation Endeavors
Montant du soutien de Jeff Bezos : Environ 30 millions $
Entreprise : Plenty Unlimited Inc.
Année de création : 2017
Siège : San Francisco, Californie, États-Unis
Secteur : AgriTech, agriculture verticale, technologies alimentaires
Période
2017-2025
Sources
Image: https://agfundernews.com/plenty-ceo-matt-barnard-podcast
https://innovations.fr/plenty-la-chute-dun-geant-de-lagriculture-verticale/
https://www.heidi.news/sciences/plenty-fait-passer-les-fermes-verticales-a-l-echelle-industrielle

