Histoire
L’idée de Ritesh Agarwal était simple mais révolutionnaire pour le marché indien : aider les petits hôtels indépendants à digitaliser leur gestion, à améliorer la qualité de leurs chambres et à gagner en visibilité via une marque commune.
Le concept séduit immédiatement les investisseurs et les hôteliers locaux.
Entre 2014 et 2018, OYO devient le plus grand réseau hôtelier d’Asie, avec :
plus de 43 000 établissements partenaires dans le monde,
une présence dans 80 pays, dont la Chine, le Japon, l’Indonésie, le Royaume-Uni et les États-Unis,
et plus de 1 million de chambres standardisées sous son label.
Son modèle repose sur trois piliers :
La standardisation de l’expérience client dans des hôtels économiques.
Une application mobile pour la réservation rapide et la gestion d’établissements.
Un système d’analyse et de tarification dynamique, optimisant les revenus des hôteliers.
OYO devient rapidement un synonyme de modernité dans l’hôtellerie asiatique.
En 2019, elle est la troisième plus grande chaîne hôtelière mondiale, derrière Marriott et Hilton, et la première d’Asie.
Mais cette ascension fulgurante cache un modèle instable.
Son expansion internationale, notamment en Chine et aux États-Unis, engloutit des milliards sans rentabilité.
Les hôteliers partenaires dénoncent des promesses non tenues, des paiements en retard et une pression tarifaire insoutenable.
Le management, lui, se fissure.
La pandémie de COVID-19 en 2020 accélère la chute :
la quasi-totalité des hôtels affiliés ferment temporairement,
OYO licencie plus de 10 000 employés,
et ses pertes dépassent 600 millions de dollars.
Malgré plusieurs plans de restructuration, OYO ne parvient pas à redresser ses comptes.
En 2024, sa valorisation chute en dessous du milliard de dollars.
La tentative d’introduction en bourse (IPO) est suspendue, et SoftBank, son principal investisseur, réduit son exposition.
De symbole d’innovation, OYO devient le reflet d’une ambition mal maîtrisée.
Leçons à tirer
L’histoire d’OYO montre que la technologie seule ne suffit pas à révolutionner un secteur traditionnel.
En cherchant à croître plus vite que son infrastructure et ses capacités humaines, OYO a perdu la maîtrise de son modèle.
La standardisation promise s’est transformée en chaos opérationnel, et l’expérience client, jadis au cœur du concept, a été sacrifiée à la recherche de parts de marché.
Ritesh Agarwal avait prouvé qu’une idée simple pouvait transformer un marché colossal mais son échec rappelle qu’une expansion mondiale exige discipline, contrôle et rentabilité durable.
Auteur et organisation
Fondateur : Ritesh Agarwal
Entreprise : OYO Rooms (Oravel Stays Pvt. Ltd.)
Année de création : 2011
Siège : Bangalore, Inde
Secteur : Technologie hôtelière, hospitalité numérique
Période
2011 à 2024
Sources
https://innovations.fr/oyo-laudacieuse-start-up-indienne-dhotellerie-vise-les-sommets/

